Dans l'indifférence totale des autorités et des médias, je continue ma grève pour retrouver ma dignité.
Je reviens sur cette journée du 7 juin 2010. L'arrêté étant parvenu à la gendarmerie, les fonctionaires s'attachent à exécuter les démarches afin que je sois "interné".
Ils appellent l'EPSAN de Brumath pour les formalités et quand la personne au bout du fil leurs demande:
"Dans quel état est le patient? Faut il que je prévienne le service de sécurité?"
Les gendarmes assurent que je suis calme et que rien de ceci n'est nécessaire. Le transport en ambulance se fait sans mesure spéciale de sureté et le contact avec les infirmiers est cordial.
A mon arrivée, je suis accueilli dans un pavillon provisoire car cette soirée là il n'y avait pas de place dans celui auquel j'étais destiné en fonction de ma domiciliation.
Le psychiatre de garde est appelé et je lui narre une nouvelle fois toute cette histoire rocambolesque. N'ayant aucun pouvoir de décision, elle me communique le livret d'accueil et les infirmiers me montrent ma chambre pour la nuit.
Le pavillon est ancien et conforme à ce qu'on peut se faire come idée de la psychiatrie. Je me vois attribué une chambre double, l'angoisse monte de plus en plus. On me demande de dormir dans une pièce avec une personne dont je ne connais pas les causes de sa présence en psychiatrie. En effet, toutes les pathologies sont regroupées dans un même pavillon, la répartition étant faite en fonction du secteur de votre domicile.
Le lendemain matin, je rencontre un nouveau psychiatre qui m'annonce que je vais être transféré dans l'après midi au pavillon "Avicenne". Terrifié par l'interprétation que fera ce médecin, au vu de ce qui s'est passé la veille, je ne comprends pas non plus que cette entretien aurait pu me faire sortir immédiatement. En effet, le certificat de 24h qui en découle peut prolonger l'internement ou au contraire y mettre fin.
Mais soyons réalistes, quel médecin prendra la responsabilité de libérer un malade qui vient de se faire hospitalisé d'office???
Voici ce certificat:
On pourra noté que ce praticien s'interroge sur les circonstances de la garde à vue et qu'elle certifie que ce n'est qu'en l'absence d'informations complémentaires qu'elle justifie l'hospitalisation pour une courte durée d'observation.
Dans l'après midi, je fus transféré dans ma "nouvelle prison". Il faut appelé un chat un chat, pas de sortie du bâtiment, des visites réglementées,...
J'ai eu la chance de tomber sur une équipe soignante très compétente et adorable à mon égard. Malgré les circonstances, j'ai pu apprécier leur sollicitude, leur professionnalisme et leur gentillesse.
Mais les journées sont longues et sans réel support d'information, j'ai toujours encore du mal à comprendre ce qui m'est arrivé et comment m'en sortir. Je ne comprennais pas davantage pourquoi les psychiatres, même en étant convaincus que je n'avais rien, ne rédigeaient pas cette demande de levée d'ho pour que je puisse enfin sortir de ce cauchemar.
La suite des évènements m'y fera voir plus clair. Trois jours après mon arrivée, cette demande est enfin rédigée et transmises à la préfecture.
La suite ....demain.